Du Lolo et des Lolos
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XT500 ou SR500 - le gros mono par Yamaha :: COIN BISTRO :: POUR BAVARDER AUTOUR DU GROS MONO ET D'AILLEURS
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ARVELLA- pas trop seul là haut ?
- Nombre de messages : 7023
Age : 108
Localisation : Penn Ar Bed
Date d'inscription : 06/08/2006
Re: Du Lolo et des Lolos
Ayant fait cette rando , je leur tire mon chapeau car je me suis mis
plus d'une fois au tas et elles, avec les motos qu'elles avaient ,ce n'était
vraiment pas facile le premier jour.
CD
plus d'une fois au tas et elles, avec les motos qu'elles avaient ,ce n'était
vraiment pas facile le premier jour.
CD
L'inspecteur- tu vas bientôt tutoyer les étoiles !
- Nombre de messages : 336
Localisation : THIAIS 94
Date d'inscription : 13/02/2008
Re: Du Lolo et des Lolos
Sympa l'idée de cette rando !
C'est cher ?
Y en a pas une dans le même esprit, mais un peu plus au sud ?
Tu l'as faite en XT ?
C'est cher ?
Y en a pas une dans le même esprit, mais un peu plus au sud ?
Tu l'as faite en XT ?
Invité- Invité
Re: Du Lolo et des Lolos
Je ne l'ai pas fait en XT mais j'ai hyper regretté.Si j'y retourne l'année prochaine ce sera avec.
Tapes "Cocoricorando" . Ils organisent plusieurs choses en France.
Il y en a une en Auvergne à la fin du mois et une plus au sud en septembre.
C'est très bien organisé , l'ambiance est conviviale et l'esprit motard est bien présent.
(L'entraide est vraiment là tu ne risques pas de rester en plan au bord de la route).
Le principe de la rando est super flexible,tu pars le matin et tu as Rdv le soir au bivouac.
Tu fais à ton rythme et ce que tu veux.Raccourcir le parcours,éviter des difficultés,rester
à table le midi etc....
Pour le prix tout est sur leur site.
CD
Tapes "Cocoricorando" . Ils organisent plusieurs choses en France.
Il y en a une en Auvergne à la fin du mois et une plus au sud en septembre.
C'est très bien organisé , l'ambiance est conviviale et l'esprit motard est bien présent.
(L'entraide est vraiment là tu ne risques pas de rester en plan au bord de la route).
Le principe de la rando est super flexible,tu pars le matin et tu as Rdv le soir au bivouac.
Tu fais à ton rythme et ce que tu veux.Raccourcir le parcours,éviter des difficultés,rester
à table le midi etc....
Pour le prix tout est sur leur site.
CD
L'inspecteur- tu vas bientôt tutoyer les étoiles !
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ARVELLA- pas trop seul là haut ?
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Localisation : Penn Ar Bed
Date d'inscription : 06/08/2006
Re: Du Lolo et des Lolos
C'est à dire que pour faire ce genre de truc, c'est mieux d'avoir une moto appropriée. Enfin moi, ce que j'en dis !!!!! Hop !
pop- pas trop seul là haut ?
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Localisation : Là haut chez les fous
Date d'inscription : 24/07/2006
Re: Du Lolo et des Lolos
Quoii ? On a pas le droit à la binouse '
Mais alors ? Y a plus de saisons !
Et le pauvre gars qui c'est pété la jambe en voulant aider les filles...
il aurait mieux fait de rouler bouré.
Ah. ah .....a
Mais alors ? Y a plus de saisons !
Et le pauvre gars qui c'est pété la jambe en voulant aider les filles...
il aurait mieux fait de rouler bouré.
Ah. ah .....a
Invité- Invité
Re: Du Lolo et des Lolos
K2000 a écrit: ...
Et le pauvre gars qui c'est pété la jambe en voulant aider les filles...
Ah. ah .....
Aaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!
Pfffffff... l' beau mâle qui vient au secours d'la femelle .. c'est encore un classique... de plus c'est écrit dans l' règlement... alors... mais bon... y'a quand même du cinéma dans cette vidéo, faite pour ça... le Lolo a sans doute manipé en c' sens dans l' embauchage de la p'tite caille courageuse et pas moche.. sur du roulant ça passe.. tout le monde passe..
Côté mâle, vu les images de certains en plein exercices sémaphoriques... là aussi du poussif niveau technique TT sur terrain glissant... quant aux motos faut vraiment être bouché à l'émeri pour rouler avec... sur un hippopotame principalement quand on ne sait pas faire ou pratique peu.. jamais... la moto en "tout terrain" ... ... toujours référence à un peu de boue/herbe mouillée/ornières/gués.. sinon ça semblait plutôt roulant.. ... La pluie n'ayant pas été invitée sans doute...
Ce monde motard d’aujourd’hui est quand même curieux ... faudrait songer à penser par soi-même cinq minutes au moins pour choisir l'outil en fonction de ses capacités et du terrain de jeu proposé... et non imposé... tout est surdimensionné... hein... ha ha ha ha ... p't'1 chuis pas prêt d'aller au-delà de 170 kg tous pleins faits.. et encore... car déjà faut la remonter la mécanique dans un simple chemin creux en recherche de bivouac... bref... p't'1.. allégez.. et faites plutôt d' l'enduro ... dans des régions faites pour ça... chemins et paysages seront la récompense... tout l' reste c'est d' la daube ! .. parfum d'aventure ? ... ... ... épicétou !
Arv' zizaneur
Y'aura' ti d' la 500 XT à Brionne ?
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Voilà d' quoi apprendre à faire de la moto... au sens large... en tout-terrain c'est l'outil pour apprendre et s'amuser ... 107 kg tout plein fait et ça roule très bien ( 2000 euros bonne occase de 8/10 ans) ... 200/300 bornes tous les dimanches et dans 1 an... la technique pointera le bout de son nez... et pour la route du XT/SR ... mais les plus "en forme" pourront rouler en gromono TT... faudra en vouloir sur un parcours "exigeant"... y'a des enduristes ici sur 500 XT ?
Dernière édition par ARVELLA le Mer 22 Juin 2016, 09:55, édité 1 fois
ARVELLA- pas trop seul là haut ?
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Localisation : Penn Ar Bed
Date d'inscription : 06/08/2006
Re: Du Lolo et des Lolos
Merci CD,
Suis allé voir leur site, quasi 400 euros pour la rando Cathare.. C'est assez cher, surtout si on a pas de gps et qu'il faut en acheter ou en louer un.
A ce prix là j'en achète un et je mange à l'hôtel-restaurant..
Mais tout seul c'est surement moins rigolo.
Suis allé voir leur site, quasi 400 euros pour la rando Cathare.. C'est assez cher, surtout si on a pas de gps et qu'il faut en acheter ou en louer un.
A ce prix là j'en achète un et je mange à l'hôtel-restaurant..
Mais tout seul c'est surement moins rigolo.
Invité- Invité
Re: Du Lolo et des Lolos
Sûr ! Arvella.
Avec un vélo comme la GAS GAZZZ c'est d'la rigolade de faire du TT.
Avec le XT, une journée de pt'its ch'mins, ça fait les épaules.
C'est vrai qu'il ont des motos énormes ..Pour doubler ça, faut passer par les talus !
Avec un vélo comme la GAS GAZZZ c'est d'la rigolade de faire du TT.
Avec le XT, une journée de pt'its ch'mins, ça fait les épaules.
C'est vrai qu'il ont des motos énormes ..Pour doubler ça, faut passer par les talus !
Invité- Invité
ARVELLA- pas trop seul là haut ?
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Date d'inscription : 06/08/2006
Re: Du Lolo et des Lolos
+1
Je l'ai découvert au pied du sapin
Je l'ai découvert au pied du sapin
Dernière édition par RollingXT le Mer 28 Déc 2016, 21:45, édité 1 fois
RollingXT- maintenant la route du nirvana !
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Age : 62
Localisation : Presqu'île du cotentin
Date d'inscription : 22/10/2007
Re: Du Lolo et des Lolos
J'aime bien les vidéo et les livres mais c'est surtout le talent des auteurs qui fait tout, on a tous des histoires a raconter, seulement on a pas toujours le talent pour le faire et rendre le récit intéressant.
papy1000watts- pas trop seul là haut ?
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Age : 63
Localisation : LA les Andelys NORMANDIE
Date d'inscription : 22/01/2015
Re: Du Lolo et des Lolos
Avec le petit calpin tu prend des notes et tu les confies a un nègre ...
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Sylvain Tesson: «Je dois à mon père, Philippe Tesson, une gaîté formidable. Il m’a appris qu’on pouvait exprimer un sentiment tragique tout en dansant sur la crête».
Sylvain Tesson, le hussard sur le toit
Dévoreur de steppes, alpiniste compulsif, l’écrivain français ne jure que par l’altitude et le style. Ses livres grisent. Confessions d’un homme pressé de partir
«Tesson», lance Sylvain au moment des présentations, avec la sécheresse de celui qui met pied à terre après la chevauchée. Ce jour-là, à Berne, l’écrivain paraît sortir de son Berezina, récit dans le sillage de la grande armée napoléonienne fuyant Moscou à l’automne 1812. A l’hiver 2012, il refaisait la route de la débâcle dans un side-car Oural, avec deux amis. Le livre qui en résulte secoue, émeut, brasse l’intime et l’épique. Sylvain Tesson est donc devant vous, avec son visage d’aiglon taillé par le vent, ses pognes qui sont des serres quand elles agrippent la roche, son impatience de uhlan. A ce «Tesson» qui cravache on répond «Demidoff», l’esprit soudain cosaque.
Le prince des chats
Sylvain Tesson, 43 ans, est un personnage de Joseph Kessel. Depuis l’adolescence, il s’équipe, s’emballe, écrit. Ça fait une œuvre aux titres qui sont autant d’impulsions nomades, S’abandonner à vivre, Une vie à coucher dehors, Ciel mon moujik! et si vous parliez russe sans le savoir. Ça nourrit aussi un charisme dont témoigne la foule qui se presse ce jour-là à Berne à l’Alliance française, tous là pour l’écouter, pour se sentir aventuriers à son contact. «Dites-moi, l’Aaar, il est où? Et la fosse aux ours?» jette-t-il sur la terrasse venteuse quelques minutes avant d’entrer en lice. Géographe de formation, Sylvain Tesson balise le terrain, c’est plus fort que lui.
Un instant, vous l’imaginez plonger dans la fosse, pour le plaisir de tâter la fourrure. Tout ce qui est vertical l’aspire. Ne s’est-il pas fait une spécialité d’escalader campaniles, clochers et cathédrales à Paris ou ailleurs, à mains nues qui plus est? Son moi, il l’éprouve sur les toits, en «stégophile» depuis ses 18 ans. Chat de gargouille, va! Pour ses pairs, il est le «prince des chats».
Roulette russe
Est-ce alors son côté roulette russe? Une nuit d’août 2014 à Chamonix, dans l’euphorie d’avoir remis le manuscrit de Berezina à son éditeur, pompette peut-être, il escalade la façade d’un chalet, dix mètres de hauteur, et chute. On le plonge dans un coma artificiel. Le clan Tesson fait bloc: il y a là les deux sœurs, Daphné la journaliste, et Stéphanie la comédienne, mais aussi Philippe Tesson, cet hédoniste voltairien qui depuis soixante ans sabre, à la tête de Combat jadis, du Quotidien de Paris plus tard, du Théâtre de Poche à Paris aujourd’hui.
L’intrépide revient des limbes, la gueule cassée, comme un officier qu’un boulet aurait manqué d’emporter. Le visage est en partie paralysé, une oreille ne répond plus de rien. Peu importe. Sylvain a échappé à la Bérézina. Voyez-le, son béret qui fait de l’ombre à ses yeux en lame bleue. Il file, c’est inscrit dans son profil. D’où vient cet amour des départs? Dans Berezina, le napoléonien qu’il est fait l’éloge du général Barclay de Tolly, ce stratège au service des Russes qui préconise la dérobade face à l’avancée française. Cette philosophie de l’espace a son nom: l’escapisme. Sylvain Tesson l’a érigé en principe de vie.
«L’escapisme, c’est une forme d’art martial, une utilisation du mouvement à des fins de survie, dit-il. Face à l’obstacle, il y a deux options possibles: soit on fonce avec l’ardeur du taureau; soit on prend la poudre d’escampette. Je l’ai prise très tôt. Il y a dans le voyage une manière de calmer ce besoin absolu de dépenser une énergie vitale et la possibilité d’aller moissonner dans les kilomètres qui défilent des éléments d’inspiration nécessaires à l’écriture.»
Sur la berge de la Berezina
C’est qu’il n’y a pas d’aventure sans écriture. Sylvain descend les fleuves, comme dans Une Saison en enfer. Mais à condition de pouvoir en faire le poème. Dans sa poche, un calepin. Il y note le butin des jours, comme dans cette cabane au bord du lac Baïkal, où pendant six mois il s’invente une vie d’ermite, lisant La Vie de Rancé de Châteaubriand et pour le plaisir du contrepoint L’amant de Lady Chatterley. L’érémitisme est une tentation. Mais la chair a ses urgences.
La langue, souffle-t-il, est son seul patriotisme. Le mot est son piolet. Le style son altitude. Il y a dans les steppes qu’il dévisage matière à roman. Il s’y refuse, parce qu’il n’est pas un écrivain d’imagination, affirme-t-il, parce qu’il est trop impatient pour machiner une intrigue. «Il faudrait que je puisse écrire des romans-fusées, mais pour cela il faudrait avoir de la foudre dans les doigts.»
Sur la berge cotonneuse de la Berezina, il éprouve ce vertige: ce fleuve, qui fut le Styx pour des milliers d’uniformes en lambeaux, se donne des airs de rivière du dimanche. Et pourtant, cette eau glacée conserve le souvenir du sergent Bourgogne – mémorialiste de la retraite – de Caulaincourt, le confident de l’empereur. «J’appelle cela un haut lieu, explique-t-il. C’est-à-dire une rencontre entre un arpent de territoire et une histoire qui a été comme une gifle et dont vous ressentez encore le magnétisme.»
Et s’il devait se rattacher à une famille d’écrivains? Ecrivain-voyageur, dites-vous? «L’étiquette est ridicule», claque-t-il. S’il fallait choisir, ce serait celle des hussards, celle où s’aiguisaient Roger Nimier et Antoine Blondin à la fin des années 1950. «Ils aimaient la vitesse, les carrosseries, les belles filles plutôt que les discours de Staline. Mon penchant me conduit davantage vers les courses en voiture avec un vin de Loire et une danseuse ukrainienne que vers la lecture de L’Etre et le néant.»
«Le Chant du monde»
Sylvain Tesson a de qui tenir. Sa mère, Marie-Claude Tesson-Millet, était médecin, femme de presse aussi. Son père est bretteur professionnel. «Je dois à mon père une gaîté formidable, une énergie qui est une anomalie médicale, il approche des 88 ans. Il m’a appris que pour être profond on n’a pas besoin d’être grave. Et qu’on pouvait exprimer un sentiment tragique de la vie, une attention aux autres, tout en dansant sur la crête. Quant à ma mère, qui est morte il y a deux ans, elle aimait l’action tout en chérissant les choses de l’esprit. C’est mon oscillation.»
«Sylvain, à propos, quel livre offrez-vous à l’être aimé?» «Ce n’est pas toujours le même être que j’aime. Mais j’ai beaucoup offert Le Chant du monde de Jean Giono, parce qu’il y a dans ce texte une fantastique symphonie de la nature à caractère païen servie par une langue presque géologique.» Sylvain Tesson est hussard sur les toits du monde, en quête de «haut lieu», toujours. Il porte en cocarde cette phrase de Paul Morand: «A 16 ans, on m’a offert une bicyclette, on ne m’a jamais revu.» Dans Berezina, il jette: «Merde à tous et vive Barclay de Tolly.»
Profil
26 avril 1972: Il naît à Paris
1993-1994: Il fait le tour du monde à vélo
2010: Il se retire six mois dans un chalet au bord du lac Baïkal
2011: Il publie dans «Les Forêts de Sibérie» (Gallimard).
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Sylvain Tesson: «Je dois à mon père, Philippe Tesson, une gaîté formidable. Il m’a appris qu’on pouvait exprimer un sentiment tragique tout en dansant sur la crête».
Sylvain Tesson, le hussard sur le toit
Dévoreur de steppes, alpiniste compulsif, l’écrivain français ne jure que par l’altitude et le style. Ses livres grisent. Confessions d’un homme pressé de partir
«Tesson», lance Sylvain au moment des présentations, avec la sécheresse de celui qui met pied à terre après la chevauchée. Ce jour-là, à Berne, l’écrivain paraît sortir de son Berezina, récit dans le sillage de la grande armée napoléonienne fuyant Moscou à l’automne 1812. A l’hiver 2012, il refaisait la route de la débâcle dans un side-car Oural, avec deux amis. Le livre qui en résulte secoue, émeut, brasse l’intime et l’épique. Sylvain Tesson est donc devant vous, avec son visage d’aiglon taillé par le vent, ses pognes qui sont des serres quand elles agrippent la roche, son impatience de uhlan. A ce «Tesson» qui cravache on répond «Demidoff», l’esprit soudain cosaque.
Le prince des chats
Sylvain Tesson, 43 ans, est un personnage de Joseph Kessel. Depuis l’adolescence, il s’équipe, s’emballe, écrit. Ça fait une œuvre aux titres qui sont autant d’impulsions nomades, S’abandonner à vivre, Une vie à coucher dehors, Ciel mon moujik! et si vous parliez russe sans le savoir. Ça nourrit aussi un charisme dont témoigne la foule qui se presse ce jour-là à Berne à l’Alliance française, tous là pour l’écouter, pour se sentir aventuriers à son contact. «Dites-moi, l’Aaar, il est où? Et la fosse aux ours?» jette-t-il sur la terrasse venteuse quelques minutes avant d’entrer en lice. Géographe de formation, Sylvain Tesson balise le terrain, c’est plus fort que lui.
Un instant, vous l’imaginez plonger dans la fosse, pour le plaisir de tâter la fourrure. Tout ce qui est vertical l’aspire. Ne s’est-il pas fait une spécialité d’escalader campaniles, clochers et cathédrales à Paris ou ailleurs, à mains nues qui plus est? Son moi, il l’éprouve sur les toits, en «stégophile» depuis ses 18 ans. Chat de gargouille, va! Pour ses pairs, il est le «prince des chats».
Roulette russe
Est-ce alors son côté roulette russe? Une nuit d’août 2014 à Chamonix, dans l’euphorie d’avoir remis le manuscrit de Berezina à son éditeur, pompette peut-être, il escalade la façade d’un chalet, dix mètres de hauteur, et chute. On le plonge dans un coma artificiel. Le clan Tesson fait bloc: il y a là les deux sœurs, Daphné la journaliste, et Stéphanie la comédienne, mais aussi Philippe Tesson, cet hédoniste voltairien qui depuis soixante ans sabre, à la tête de Combat jadis, du Quotidien de Paris plus tard, du Théâtre de Poche à Paris aujourd’hui.
L’intrépide revient des limbes, la gueule cassée, comme un officier qu’un boulet aurait manqué d’emporter. Le visage est en partie paralysé, une oreille ne répond plus de rien. Peu importe. Sylvain a échappé à la Bérézina. Voyez-le, son béret qui fait de l’ombre à ses yeux en lame bleue. Il file, c’est inscrit dans son profil. D’où vient cet amour des départs? Dans Berezina, le napoléonien qu’il est fait l’éloge du général Barclay de Tolly, ce stratège au service des Russes qui préconise la dérobade face à l’avancée française. Cette philosophie de l’espace a son nom: l’escapisme. Sylvain Tesson l’a érigé en principe de vie.
«L’escapisme, c’est une forme d’art martial, une utilisation du mouvement à des fins de survie, dit-il. Face à l’obstacle, il y a deux options possibles: soit on fonce avec l’ardeur du taureau; soit on prend la poudre d’escampette. Je l’ai prise très tôt. Il y a dans le voyage une manière de calmer ce besoin absolu de dépenser une énergie vitale et la possibilité d’aller moissonner dans les kilomètres qui défilent des éléments d’inspiration nécessaires à l’écriture.»
Sur la berge de la Berezina
C’est qu’il n’y a pas d’aventure sans écriture. Sylvain descend les fleuves, comme dans Une Saison en enfer. Mais à condition de pouvoir en faire le poème. Dans sa poche, un calepin. Il y note le butin des jours, comme dans cette cabane au bord du lac Baïkal, où pendant six mois il s’invente une vie d’ermite, lisant La Vie de Rancé de Châteaubriand et pour le plaisir du contrepoint L’amant de Lady Chatterley. L’érémitisme est une tentation. Mais la chair a ses urgences.
La langue, souffle-t-il, est son seul patriotisme. Le mot est son piolet. Le style son altitude. Il y a dans les steppes qu’il dévisage matière à roman. Il s’y refuse, parce qu’il n’est pas un écrivain d’imagination, affirme-t-il, parce qu’il est trop impatient pour machiner une intrigue. «Il faudrait que je puisse écrire des romans-fusées, mais pour cela il faudrait avoir de la foudre dans les doigts.»
Sur la berge cotonneuse de la Berezina, il éprouve ce vertige: ce fleuve, qui fut le Styx pour des milliers d’uniformes en lambeaux, se donne des airs de rivière du dimanche. Et pourtant, cette eau glacée conserve le souvenir du sergent Bourgogne – mémorialiste de la retraite – de Caulaincourt, le confident de l’empereur. «J’appelle cela un haut lieu, explique-t-il. C’est-à-dire une rencontre entre un arpent de territoire et une histoire qui a été comme une gifle et dont vous ressentez encore le magnétisme.»
Et s’il devait se rattacher à une famille d’écrivains? Ecrivain-voyageur, dites-vous? «L’étiquette est ridicule», claque-t-il. S’il fallait choisir, ce serait celle des hussards, celle où s’aiguisaient Roger Nimier et Antoine Blondin à la fin des années 1950. «Ils aimaient la vitesse, les carrosseries, les belles filles plutôt que les discours de Staline. Mon penchant me conduit davantage vers les courses en voiture avec un vin de Loire et une danseuse ukrainienne que vers la lecture de L’Etre et le néant.»
«Le Chant du monde»
Sylvain Tesson a de qui tenir. Sa mère, Marie-Claude Tesson-Millet, était médecin, femme de presse aussi. Son père est bretteur professionnel. «Je dois à mon père une gaîté formidable, une énergie qui est une anomalie médicale, il approche des 88 ans. Il m’a appris que pour être profond on n’a pas besoin d’être grave. Et qu’on pouvait exprimer un sentiment tragique de la vie, une attention aux autres, tout en dansant sur la crête. Quant à ma mère, qui est morte il y a deux ans, elle aimait l’action tout en chérissant les choses de l’esprit. C’est mon oscillation.»
«Sylvain, à propos, quel livre offrez-vous à l’être aimé?» «Ce n’est pas toujours le même être que j’aime. Mais j’ai beaucoup offert Le Chant du monde de Jean Giono, parce qu’il y a dans ce texte une fantastique symphonie de la nature à caractère païen servie par une langue presque géologique.» Sylvain Tesson est hussard sur les toits du monde, en quête de «haut lieu», toujours. Il porte en cocarde cette phrase de Paul Morand: «A 16 ans, on m’a offert une bicyclette, on ne m’a jamais revu.» Dans Berezina, il jette: «Merde à tous et vive Barclay de Tolly.»
Profil
26 avril 1972: Il naît à Paris
1993-1994: Il fait le tour du monde à vélo
2010: Il se retire six mois dans un chalet au bord du lac Baïkal
2011: Il publie dans «Les Forêts de Sibérie» (Gallimard).
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